Les poèmes de Maître Carnassier

Les poèmes de Maître Carnassier

Dramatique scène



«Serait-ce...un rêve ?»
Il agonisait, tout le monde le regardait, mais personne ne venait lui porter secours.
Pourquoi ?
Il se trainait au sol, rampant, gardant le reste de ses forces pour faire survivre sa conscience.
On aurait dit que c’était une scène dramatique de théâtre.
Oui, il jouait un drame, revêtu d’un masque blanc et triste.
Les spectateurs, gens qui l’entouraient en ce moment, ne disait rien, ne bougeaient pas, comme paralysés et attendant la dernière réplique, le moment fatidique, le coup fatal, ce qui clorait la fin de la pièce.
Et tout gravitait autour de lui, toutes ces personnes qui l’encerclaient d’un silence recueilli.
Il allongea le bras en avant, le faisant glisser dans la poussière, puis, sentant ses limites l’affaiblir, il arrêta son geste et rétracta lentement son bras.
Il ne pouvait pas bouger. Il n’arrivait pas à bouger. Il ne sentait plus aucun de ses membres pouvoir encore se remuer. Sa fin était une certitude, ses derniers instants, il ne les vivrait qu’avec la conscience.
...Quand cette pensée lui tritura l’esprit.
Vivait-il un rêve ?... à l’instant même où il se sentait défaillir, cette vision des choses le fit réfléchir encore un peu avant de rendre son soupir.
Evidement. Si les autres n'accouraient pas pour tenter de le sauver, Alors, c’est qu’il était dans un rêve.
C’est cet élément troublant qui le rassura.
Dans les rêves, tout semble normal, à l’exception d’un point bien particulier.
Et c’est ceci qui démontre que tout cela n’est qu’un rêve, oui...
Alors, rassuré, apaisé, il poussa un soupir de fin.
 Il se réveillerait, il n’allait pas mourir. Il retrouverait les autres, ce matin comme un autre.
Tous ceux qui le regardent se débrouiller avec véhémence dans la poussière, il les reverrait demain et il leur raconterait ce drôle de rêve.
Il s’éteint.

--Souvenir d’enfance d’une petite fille présente, assise sur une chaise en plastique vert dans un grand jardin lors de la fin d’un banquet en l’honneur d’une profession de foi--
Dès que je l’ai aperçu, j’ai laissé tombé le plastique sur la table et j’ai poussé un petit cri.
 Aussitôt, ma soeur est venue voir, «C’est sale!... a-t’elle lancé.»
Et elle a appelé tous les autres.
On le regardait se débrouiller, on le voyait bouger, se débattre... Mais on a rien fait pour l’aider.
Quelqu’un avait collé une étiquette sur un insecte qui marchait sur une pochette plastique.
Et en la retournant, j’ai aperçu la petite bête.
Et puis un moment, le tout impuissant bestiole a lâché le coup, probablement étouffée.
Elle a arrêté de bouger, et on a laissé la pochette là où je l’avais laisser tomber et on est parti jouer.
Trois quarts d’heure plus tard, la pochette avait disparu, probablement un adulte qui l’a jeté à la poubelle...
Pauvre petite bête, j’aurais voulu l’aider.



25/06/2011
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